Si dans d’autres continents « développés », l’économie sociale et solidaire est perçue comme une économie de transformation ou de réparation, pour le continent africain, elle est l’innovation d’une construction plus humaine, faite par l’Homme et pour son bien-être. Au moment où l’union africaine vient de publier sa stratégie décennale (2023-2033) assortie d’un plan de mise en œuvre de l’ESS qui proposent un cadre politique complet et coordonné pour les actions visant à légitimer, soutenir et développer l’économie sociale et solidaire (ESS) dans les Communautés économiques régionales (CER) et dans les États membres, Il est apparu urgent, nécessaire et opportun de susciter une instance pour des échanges et des actions concrètes en vue de promouvoir une économie sociale de construction pour la transformation des territoires et le bien-être de leurs habitants.

L’entrepreneuriat social, les coopératives et les entreprises sociales en l’occurrence, permettent le renforcement et la transformation sociale en consolidant les capacités de production des personnes en situation de vulnérabilité plus précisément les jeunes et les femmes. L’invite faite par le Secrétaire général des nations-unis, dans son rapport intitulé « Notre Programme commun », à toutes les entreprises, qu’elles soient multinationales, très petites, petites ou moyennes, à participer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable et à l’action climatique, notamment en adoptant des modèles d’activité pour la promotion du progrès et de la prospérité partagés.

l’Organisation internationale du Travail (OIT) quant à elle, constate dans la résolution concernant le travail décent et l’économie sociale et solidaire, adoptée en juin 2022, que l’économie sociale et solidaire comprend les entreprises, les organisations et les autres entités dont les activités sont basées sur des valeurs mettant la primauté  sur l’humain et sur la finalité sociale que sur le capital. Tout ceci dans un objectif visant la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, et touchant tous les secteurs de l’économie.

L’économie sociale et solidaire doit contribuer à valoriser le capital humain des territoires afin de les rendre attractifs pour y retenir ces forces vives, jeunes, qui ont tendance à s’en aller vers la recherche d’un « el dorado » souvent illusoire. D’où l’impératif de partir de modèles co-construits pour enclencher des dynamiques participatives. Ce forum vise dont à permettre à l’Afrique d’élaborer des voie pour une économie à sa portée, qui valorise le potentiel endogène en créant des richesses dans les territoires où ses enfants ne seraient plus portés à s’en aller faute de bien-être.